NATURE INSCRITE DANS LE ROANNAIS

Histoire de Cordellois

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✔️ Histoire du village

Le village de Cordelle a un passé historique très chargé, et je ne suis pas en mesure de vous le conter en totalité car tout ce site ne suffirait pas, mais en voici les étapes les plus importantes
  
Cordella au Xlème siècle, dont l'origine du nom serait probablement le nom prélatin CORD (Hauteur) et le suffixe diminutif (Ella) a son bourg qui se situe à 500 mètres d'altitude. A l'arrière de celui-ci, le lieu-dit Terrenoire culmine à 560 mètres. De cette zone la plus élevée de notre commune partent plusieurs petits ruisseaux appelés "gouttes" qui traversent et, pour certains, délimitent le territoire de la commune de Cordelle. (Gouttes de Fronde, de Bouthon, de Pissevieille, de la Gravaudière, de la Poussette, du Verdier) et qui vont toutes se jeter dans la Loire, devenue depuis 1981, la retenue du barrage de Villerest.
 
L'occupation du territoire de notre village est très ancienne et remonte sans aucun doute à l'époque préhistorique, puis néolithique et par la suite à l'époque romaine. De nombreuses trouvailles ont été faites au fil du temps: racloirs, débris de haches, silex taillés, haches en pierre polie pour la période la plus ancienne; puis restes gallo-romains tels que moulins à main, amphores, urnes, tuiles à rebords, pièces de monnaie (dont le fameux trésor de 1200 pièces en or (statères) trouvé en 1830 au hameau de Chevenet, statuettes de sanglier, de cheval au hameau de Joeuvre, etc. Le nom d'un autre hameau "Romagny" semble confirmer cette présence romaine dans notre commune.
 
Au Xème ou Xlème siècle, les religieuses du Prieuré de St Jean St Maurice (village situé sur la rive opposé de la Loire) auraient installées le premier lieu de culte, soit au hameau de Chevenet, soit au hameau de Cordelle la Vieille (sans doute le plus ancien lieu d'habitations regroupées du village). Dans la 1ère moitié du Xlllème siècle, 2 maisons fortifiées furent édifiées à Cordelle sur la motte féodale entourée d'eau (toujours existante) située au hameau de Rilly; le château actuel ayant été construit par la suite à proximité immédiate de cette plate-forme; l'autre "château" fortifié au hameau du Verdier, en ruine depuis le XVllème siècle, il ne subsiste aujourd'hui qu'une tour carrée ainsi que la base du donjon auquel est accolé un bâtiment du XVlème siècle, ces 2 bâtiments faisant fonction actuellement de grange et d'écurie. Dans la seconde moitié du Xlllème siècle, une maison forte entourée de fossés fut construite à Changy. Devenue "hôtel de Changy" en 1335, puis transformée à la fin du XVlème siècle en château....



✔️ En 1833, Pierre POUSSET, natif de Cordelle, prêtre de la paroisse St Bruno à Lyon et fondateur de la Congrégation de la Sainte Famille, installa cet ordre religieux dans le bourg du village. Pour cela, il fit construire un ensemble de bâtiments en pierre dont les façades furent récemment restaurées. La foi et la pratique religieuse occupèrent de tout temps une place importante dans la vie des habitants. En plus de l'Église assez importante pour notre petit bourg et visible à des lieues à la ronde, notre village possède 24 Croix de Mission qui se dressent dans les hameaux ainsi qu'aux croisements des chemins, datant de 1518 pour la Croix des Morts du Cimetière à 1885 pour la plus récente des Croix de Mission. On peut également voir sur les façades de quelques maisons d'habitation ou bâtiments grange, étable, des croix composées de culots de bouteilles (milieu du XVIe siècle). Notre village est situé sur un massif relativement accidenté, avec un terrain assez pauvre et présentant de nombreux affleurements rocheux; celui-ci fut relativement favorable à la culture de la vigne et ce, jusqu'à la dernière guerre, ce qui explique la présence de nombreux murets de pierre, en particulier sur les terrains pentus qui dominaient la Loire, pierres extraites lors du minage (labour profond) au cours de la plantation de la vigne. Après la mise en eau du barrage de Villerest, un camping a été créé à proximité de la Loire. Au bourg, a été construit une salle d'Animation Rurale ainsi qu'un local réservé au Corps de Sapeurs Pompiers.


✔️ Cordelle les bains
Pendant au moins 136 ans, les Cordellois eurent la possibilité de mettre de l'eau minérale de Cordelle dans leur vin... de Cordelle.
 
En effet, jusqu'en 1975, la "Source Victoire", qui jaillissait sur le sol de la commune,était exploitée au lieu-dit "la Poussette", à proximité immédiate du ruisseau du même nom qui sépare la commune de celle de Saint-Priest-la-Roche. Pourquoi "Source Victoire" ? On racontait dans le village qu'une paysanne prénommée Victoire possédait un âne (normal au pays des ânes) qui avait pris l'habitude de toujours aller se désaltérer dans le même "creux" et qui refusait systématiquement toute autre boisson. Il ne fut jamais malade et mourut fort vieux.
 
Au début de son exploitation en 1839, on l'appelait" la Fontaine Millet" du nom de son propriétaire. Cette eau qui rappelait par son goût l'eau de Saint Alban, renfermait, entre autre, de l'acide carbonique, du bicarbonate de soude, de potasse, de chaux, de magnésie, de chlorure de sodium, de l'albumine, de la silice, des traces de fer; sa température constante était de l'ordre de 9°.
 
En 1880, Monsieur FOREST, nouveau propriétaire, créa sur l'emplacement de la source un petit établissement de bains, moitié briques et moitié bois, avec trois baignoires installées dans des cabines de sapin. La fréquentation était de 150 baigneurs en moyenne par an. Entre les deux guerres, le gérant, Monsieur BRUN, imagina d'installer une guinguette fréquentée par les garçons et les filles de Cordelle et de Saint­Priest. En 1941, l'entreprise fut baptisée" Société des Eaux Minérales de Saint-Priest-la-Roche".
 
Cette étiquette qui habillait les bouteilles d'eau minérale de la source victoire rappelait aux consommateurs que la source produisant cette eaux de St Priest la Roche était en réalité de Cordelle.
 
Dans les dernières décennies de son existence fut adjointe la fabrication et la vente de limonade et de sodas. Au printemps de 1982, la petite usine de la "Source Victoire" et ses dépendances tombaient sous les bulldozers des démolisseurs; quelques mois plus tard, ce site et la partie terminale du ruisseau" La Poussette" disparaissaient sous les eaux de la Loire retenue par le barrage de Villerest.

Paul Magnin


Cartes postales anciennes