Histoire du Château de Changy

 

 

Le Château de Changy

Maison forte qui fut remplacé par le château actuel au XVI siècle
Hameau de Changy

Le vieux manoir de Changy a été modernisé. Mais on repère bien le logis central flanqué d'un pavillon carré à  ses quatre angles 
.La tradition veut que Saint-François d'Assise se soit arrêté au château lors  d'un voyage  qu'il fit en France vers 1618.
Au temps de Saint-Louis Changy appartenait à une famille qui en portait le nom
En effet en 1263, Pierre de Changy était "commensal" (qui à rapport à la vie commune) de Guillaume de Roanne, chanoine de l'église métropolitaine de Saint-Jean de Lyon.
En 1290, son propriétaire était Jacques de Changy qui possédait en plus biens, cens et rentes à Saint-Martin-de-Boisy et à Saint-Haon.
 En 1335, Guillaume de Changy qui rendait hommage au comte de Forez pour sa maison et l'"Hôtel de Changy" était également seigneur de Seigne et de Changy.
 En 1350, c'était Jacques de Changy qui possédait en plus de la maison de Changy, un jardin et une terre contigus à Chevenez. En ce temps-là vivait également à Cordelle : Dalmais de Changy, licencié en droit et tabellion (officier public qui  rendait les fonctions de notaire) de la cour de Forez, Jean de Changy, clerc et Pierre de Changy, clerc juré de l'officialité du Forez.
En 1367, lorsque Jean de Changy résidait dans cette maison forte de Changy, celle-ci faisait partie du mandement de Verdier, lequel dépendait  de la Châtellenie de Saint-Maurice-sur-Loire.
 En 1410, un certain Pierre à la Marguerita avait eu la malencontreuse idée d'enlever de la terre et de creuser un fossé sur la place de Changy. Cet acte lui fut reproché par le juge châtelain du Verdier ; mais comme Changy était  situé sur les confins de la juridiction des seigneurs de Cucurieux, ceux-ci avaient le droit de justice jusque dans les fossés qui entouraient la maison. Aussi Girin de Cucurieux protesta énergiquement pour cette usurpation de droit.
 En 1415, la maison de Changy eut pour propriétaire le noble chevalier et capitaine châtelain de Roanne, Antoine de Changy. Il avait épousé en 1400, Mathilde de Berchoux.
 Puis les propriétaires suivants eurent pour noms Jean de Changy, puis en 1453 Jean D'Albon, seigneur de Saint-André d'Apchon, ensuite François et Imbert de Fay. En 1561, cette famille de Fay vendit la maison à Jean et Pierre de La Mure, dont les ancêtres étaient originaires du hameau de La Mure, commune de Bully.
En 1571, les de La Mure acquéraient les cens, servis et droits de justice que le chapitre de Lyon possédait sur Changy, Chevenez et Joeuvre. Cette famille étant par ses origines déjà bien établie sur la rive gauche de la Loire, ses chefs furent pendant plus d'un siècle co-seigneurs à Changy, Chantois, etc
Jean et Pierre de La Mure transformeront la maison de Changy en château.
Par son mariage avec Françoise Chanceau, dame de Bienavent, Pierre de La Mure devint le chef de la branche des de La Mure de Bienavent. Ils eurent un fils qui mourut jeune et qui laissa d'une part des enfants mineurs, d'autre part des dettes.
Le tuteur ne réussit pas à "aller mettre les biens en ferme en Anjou" à cause de l'insécurité des grandes routes à cette époque, craignant d'être pris et rançonné ce qui n'aurait pu qu'aggraver la situation des héritiers.
L'aîné des enfants mineur devint à son tour seigneur de Changy au début du XVII° siècle.
 A quoi ressemblait le château il y a près de 400 ans : " il consistait en plusieurs membres de bâtiments avec des tours aux quatre coins  dudit château, ensemble la basse-cour où sont les écuries, fenières, maisons de vigneron, cuvages, cave, cellier, le jardin y joignant  avec pré, terre et garenne, le tout situé à Changy, paroisse de Cordelle, joignant les terres, prés et cheneviers des héritiers Giraud, la goutte de la Chals, entre deux de matin, le chemin du dit Changy, à Cordelle de bise, la grange et terre dudit seigneur qui fut des Berniny, de soir, le chemin dudit Changy à Presles le soir, approchant de midi les terres des héritiers Vergne de cette directe de midi"
François de La Mure avait épousé, en 1609, Jeanne Gayardon, de Grésolles. Ils eurent dix enfants. L'un d'eux, Jean-Marie de La Mure devint chanoine et sacristain de l'église collégiale de Montbrison et premier historien du Forez. Un autre, François de La Mure concluait un acte d'échange avec un cousin lointain, Antoine de La Mure de Chantois. Par cet acte, il lui remettait sa part de sa seigneurie de Chantois ; en retour le dit Antoine autorisait le nommé François à porter les armes de Chantois.
Une tradition veut que Saint François de Sales se serait arrêté au château de Changy lors d'un voyage qu'il fit en France en 1618/1619. Bien que le bon chanoine Jean-Marie de La Mure qui séjournait souvent à Changy aurait possédé dans son cabinet "d'estudes et de prières" plusieurs lettres et un petit portrait de Saint François de Sales " fait de son vivant et au naturel" ; il semblerait que ce saint ne se soit jamais arrêté au château de Changy ; mais venant de Paris, il aurait dit la messe  au village de Changy (entre Lapalisse et Roanne).
François de La Mure mourut en 1637. Son fils Pierre devint seigneur de Changy. Le 13 juillet 1653, il fut nommé premier président de l'élection de Roanne après qu'il eut soutenu un procès contre Jean Donguy.
Pierre laissa, à sa mort qui survint en 1671, tous ses biens à son fils Noël de La Mure. Ce dernier, seigneur de Changy et de Bienavent, hérita également des biens de son oncle, le chanoine de Montbrison, décédé en 1675 et de ceux de sa belle-mère en 1678. Mais célèbre par ses duels et ses prodigalités, il fut rapidement ruiné et dut céder la moitié du fief  de Changy à son cousin Antoine de La Mure qui possédait déjà le château de Rilly et la moitié de Changy.
A sa mort, Noël de La Mure laissait ses biens à sa femme, Catherine Dupuy qui habitait soit à Changy, soit à Roanne où elle possédait un hôtel qui "jouxte le fief des vieux fossés, près de la maison Amaranthe" (place Georges Clemenceau).
Sa fille Marguerite de La Mure, qui avait épousé en 1708, Jacques Gaulne, hérita des biens de sa mère en 1709.
En 1720, un bourgeois et paroissien de Cremeaux, Barthélemy Chatre dont la famille était originaire de Saint-Just-en-Chevalet, reçu le domaine de Changy comme caution et garantie d'une somme de 300 livres qui lui était due par Jean-Guy Gaulne, beau-père de Marguerite de La Mure.
En 1757 fut baptisée en l'église de Cordelle Demoiselle Claudine Chatre de Changy, fille du sieur Claude Chatre, seigneur de Changy et de Dame Jeanne-Marie Nabonnant.
Puis le château de Changy et ses terres passèrent en 1774 à Benoît de Berchoux. Sa fille, par son mariage, le passa à la famille Montcigny.
Le 10 janvier 1859, Eugénie Cotton-Montcigny, née le 22 juillet 1840 à Tarare et fille d'Antoine Cotton et de Mathilde Montcigny de Berchoux, épousait Jules de l'Harpe. Ce dernier fut vice-président de la Chambre de commerce de Roanne.
Leur fils, Antoine de l'Harpe leur succédera. Né en 1865, il épousera Jeanne Roche de la Rigodière. Il sera maire de la commune de Cordelle de 1920 à 1933.
 
Le Château a ensuite appartenu à la famille d'Amour.
 
Depuis 1991 la famille Vavasseur en est propriétaire.